Accès à la terre : les néo-paysans discriminés

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Chapeau Les agriculteurs sont nombreux à partir en retraite et laissent souvent de grandes fermes sans successeur ni repreneur. Pourtant une multitude de nouveaux paysans recherchent des terres et des fermes (plutôt petites) et peinent à en trouver. Quels sont les obstacles sur la route de ces candidats ? Comment se fera le renouvellement du peuple paysan, si crucial pour sécuriser l’alimentation de notre pays ? Ces questions étaient au cœur de la dernière rencontre de l’Agora sur les « Nouvelles formes d’installation en zones rurales », les 3 et 4 juillet 2020 à Sainte-Croix (Drôme).
Description Le monde agricole change : les nouvelles installations de paysans s’appuient aujourd’hui sur des méthodes écologiques plutôt que chimiques, des circuits de proximité plutôt qu’avec de nombreux intermédiaires, une activité à taille humaine plutôt qu’une « exploitation » industrielle sur de grandes surfaces, de plus en plus en pluriactivité au lieu d’une mono production, etc. L’effervescence du réseau associatif qui accompagne les porteurs de projet (Terre de Liens, Civam, RENETA, Relier, les coopératives d’activité agricole, etc.) témoigne de cette mutation.
Au-delà de ce constat, qu’elle est l’ampleur de cette mutation ? Peut-on la chiffrer ? Ces paysans que l’administration appelle « Non Issus du Milieu Agricole » (NIMA) (ou « Hors cadre familiaux ») sont-ils la majorité des nouveaux arrivants ou représentent-ils une hausse marginale ? Les administrations concernées (notamment la Mutualité Sociale Agricole) ne fournissent pas de données à ce sujet pourtant stratégique.
Aussi, Yannick Sencébé, chercheuse à l’INRAE et enseignante en sociologie rurale à Agrosup Dijon, a fait ses comptes à partir des chiffres disponibles aux Points d’Accueil Installation – un passage « obligé » pour les futurs paysans – pour l’année 2018. Or, « 62, 4 % des porteurs de projet sont des NIMA », révèle-t-elle au public de l’Agora. Une majorité, en somme, qui devrait être largement prise en compte. Il n’en est rien, en particulier du point de vue de l’accès à la terre et aux fermes...

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Auteur Lionel Astruc et Vincent Tardieu
Date de publication 29.07.2020